« les idées associées de chevelure et de drapeau, de volupté et d’ardeur militaire » déjà évoquées, dès 1865, dans le Château de l'Espérauce. M. Camille Soula (la Poésie et la Pensée de Stéphane Mallarmé : Essai sur le Symbole de la Chevelure, pp. 47-49, Ed. Champion éd., 1926) précise : « I.a soie aux baumes de temps... est celle des drapeaux. Elle est ici le symbole des gloires collectives et populaires et s’oppose au diamant, symbole de la gloire individuelle, qui seule vaut aux yeux du poète. La Chimère est l’idéal poétique. Le symbole des cheveux féminins établit un pont entre la réalité et la Chimère. » M. Jean Royère a écrit : « La possession est donc ardeur et fécondité. Mallarmé parfois semble ivre d’opposer le Suicide d'amour au Suicide beau. Il écrit le fameux Victorieusement fui et Quelle soie aux baumes de temps, cantique où bondit l’amant comme hors du poète et sur son cadavre... » P. 75. M’INTRODUIRE DANS TON HISTOIRE Publié d’abord dans la Vogue (t. I, n° 8, p. 253; 13 au 20 juin 1886) sous le titre Sonnet ; reproduit par la suite sans aucune modification. On trouve une explication minutieuse de ce sonnet dans l’ouvrage de C. Soula : la Poésie et la Pensée de Stéphane Mallarmé : Essai sur le Symbole de la chevelure (p. 51) et une autre de M. Charles Mauron, dans ses Commentaires aux traductions anglaises de Roger Fry. Peut-être peut-on rappeler ici l’emploi que fait des deux tercets de ce sonnet Marcel Proust, dans la lettre de rupture adressée par le narrateur à Albertine. (zl la recherche du temps perdu. — Albertine disparue, I, p. 66.) P. 76. A LA NUE ACCABLANTE... Ce sonnet parut, en fac-similé, dans le numéro d’avril-mai 1895 de la revue allemande Pan, de Berlin. Il en existe (collection Henri Mondor) un manuscrit adressé par Mallarmé à Gustave Kahn, manuscrit identique au texte imprimé. « Le point de départ ici, dit M. Mauron, est le spectacle d’une mer aux flots agités par l’orage. L’eau est couverte par un réseau d’écume sous des nuages lourds. Le poète a l’impression que quelque chose vient de se produire. Quoi ? Peut-être un navire a-t-il été englouti sans bruit. Peut-être l’abîme, furieux de n’avoir pas causé un grand naufrage, a-t-il « avarement » noyé le flanc d’une sirène enfant. » Pour Henry Charpentier, ce sonnet « qui passe pour l’un des plus difficiles perd toute obscurité lorsqu’en supprimant les inversions, on rétablit l’ordre des mots dispersés, suggestivement
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