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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1548

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haut, c’cst Deman qui publia à 850 exemplaires une édition luxueuse et Vanier, malgré les illustrations de Manet, une édition courante. En 1886, dans le numéro des Hommes d'aujourd’hui consacré à Stéphane Mallarmé, avait cté annoncée, parmi les publications, parues ou imminentes, de cet auteur, les Poëmes d’Edgar Poe, traduction avec dessins inédits de Manet. Magistral volume in-8°, au prix de 12 francs. Publiée en 1889, il avait fallu à Léon Vanier trois ans, pour ne pas donner, en fin de compte, satisfaction à Mallarmé qui, dit-on, fut très mécontent de la reproduction des dessins de Manet. Toutefois certaines particularités de cette édition valent d’être signalées et témoignent qu’avant sa publication Mallarmé ne s’en désintéressa pas. Dans cette édition, la traduction est spécifiée « en prose », sur la couverture et sur le titre, et là où l’édition originale indiquait « avec portrait et fleuron d’Edouard Manet », elle porte « avec portrait et illustrations d’Édouard Manet ». (Cette édition reproduit, en effet, sur la couverture, le Corbeau et les quatre planches ainsi que le cul-de-lampe qui illustrèrent d’abord l’édition in-folio de la traduction par Mallarmé de ce seul poëme.) La dédicace : « A la mémoire d’Édouard Manet, ces feuillets que nous lûmes ensemble », est remplacée par celle-ci : « A la mémoire de Baudelaire, que la Mort seule empêcha d’achever, en traduisant l’ensemble de ces poëmes, le monument magnifique et fraternel dédié par son génie à Edgar Poe. » Au dos de cette dédicace figure la reproduction du monument élevé, à Baltimore, au poëte américain. On ne relève aucune modification dans la disposition des poëmes, si ce n’est que les places respectives àllsrafel et de Stances ont été interverties, mais il y a toutefois, entre le texte de cette seconde édition et celui de la première, quelques variantes que nous indiquons ci-après. Notons que les trois poëmes d’Edgar Poe traduits par Mallarmé et qui prirent place, en 1893, dans le recueil Vers et Prose, reproduisent sans aucune modification le texte de cette seconde édition de 1889. Il s’agit du Corbeau, cWlalume et de la Dormeuse. Le Corbeau, traduit par Mallarmé, fut lu, en manière de lever de rideau sur la scène du Théâtre du Vaudeville, le 21 mai 1891, au cours d’une représentation où furent donnés Les uns et les autres de Verlaine et Soleil de Minuit de Catulle Mendès, au bénéfice de Paul Verlaine et de Paul Gauguin. Variantes : D. édit. Deman. — V. édit. Vanier. Le Corbeau : Str. 4 : D. V. Str. 6 : D. V. Mon âme devint... Mon âme sc fit... Toute mon âme en feu... Toute l’âme en feu...