Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1558

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PROSE Bien que certaines pages, auxquelles Stéphane Mallarmé attachait quelque importance, eussent paru des 1864, ce n’est que vingt-cinq ans plus tard, en 1891, que fut publié, sous le titre Pages, un premier recueil d’œuvres en prose de l’auteur à'Hérodiade. Ce recueil avait etc depuis plus de trois ans dans l’intention de l’écrivain. En 1887, il avait autorisé la publication, à Bruxelles, d’une très mince plaquette intitulée Album de Vers et de Prose, où figuraient, pour la prose, Plainte d'Automne, Frisson d'biver, la Gloire et le Nénuphar blanc. Mais ce n’était, en quelque sorte, qu’un très bref échantillonnage d’une publication complète destinée à faire, pour son œuvre en prose, le pendant de ce qu’était, pour son œuvre poétique, l’édition luxueuse publiée en 1887 par la Revue Indépendante. Dès avant la publication de ce petit Album de Vers et de Prose, il écrivait à son éditeur, A. de Nocée : « Est-il temps encore, pour compléter la bibliographie, d’ajouter : En préparation : le Tiroir de Raque (premier cahier), un volume avec illustrations, chez Tresse et Stock », et dans une lettre à Emile Verhaeren, il informait celui-ci de la décision qu’il venait de prendre « de liquider son passé » et pour cela il avait porté chez Dcntu « un volume de poëmes en prose 200 pages et 4 illustrations en couleurs et à l’eau-forte de John Lewis Brown (couverture) et Degas, Renoir, Mme Morisot, peut-être aussi de Monet. Titre : le Tiroir de Raque. » Et il ajoutait qu’il en avait demandé 500 francs. PAGES. — Cette tentative auprès d’un éditeur parisien ne fut pas couronnée de succès et, peu de temps après, Émile Verhaeren s’entremit pour essayer de la faire aboutir à Bruxelles; c’est ainsi que Mallarmé, au début de 1888, entra en relations avec l’éditeur Édmond Deman et qu’en avril suivant, ils se mirent d’accord sur la publication du Tiroir de Raque. Auparavant l’éditeur bruxellois publia une édition des Poëmes d'Edgar Poe pour laquelle le traducteur s’était entendu, deux ans auparavant, avec Léon Vanier qui ne montrait pas d’empressement à la réaliser. Ceci fait, Deman procéda à l’impression d’un recueil dont l’auteur avait abandonné le titre, d’un japonisme un peu trop à la mode d’alors, et lui avait substitué une désignation plus proche de celle qu’il avait adoptée précédemment, quand il avait publié des poëmes en prose, en 1875, dans la République des Rettres, sous le titre de Pages oubliées. Le recueil se nomma Pages et parut en avril 1891. Il contenait : — Les douze poëmes en prose : Re Phénomène futur, Plainte d'automne, Frisson d’hiver, le Démon de l'analogie, Pauvre enfant pâle, la Pipe, un Spectacle interrompu, Réminiscence, la Déclaration foraine, le Nénufar blanc, la Gloire, /’Ecclésiastique ;