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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1557

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Le plus décrié Promeneur Rendus il y a longtemps par l’agonie Str. 4 : Calmante Région Str. 5 : Route nue Debout l'he most unholy — le plus profane, le moins saint. W’anderer — celui qui erre. Qu’on a rendus, il y a longtemps, en agonie à la terre. Il n’y a pas de majuscule dans le texte. l.onely. Rigide. Dans son Œim Poétique de Stéphane Mallarmé, Mme E. Noulet traite (pp. 149-173) de l’assertion selon laquelle l’hermétisme de Mallarmé aurait emprunté aux réflexions et expériences de Mallarmé traducteur. A ce propos, l’auteur compare les principes de traduction de Baudelaire et de Mallarmé pour le même pocme de Poe, et relève également certaines singularités, inexactitudes ou manques de la version mallarméenne tant pour le Corbeau que pour A Hélène, Annabel Lee, Pour Annie et Eidalie. Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler ce que d’Avignon, le ier mars 1871, Mallarmé répondait à Catulle Mendès qui l’avait pressenti pour une place de traducteur de la maison Hachette : « Je ne connais de l’anglais que les mots employés dans le volume des Poésies de Poe et je les prononce, certes bien, pour ne pas manquer au vers. Je puis, le dictionnaire et la divination aidant, faire un bon traducteur, surtout de poètes, ce qui est rare : mais je ne crois pas que cela constitue une place dans la maison Hachette. » Peut-on rappeler encore, pour l’histoire d’Edgar Poe en France, qu’à une époque où Baudelaire cherchait en vain à attacher à la cause du conteur américain des influences telles que celle de Sainte-Beuve, Gérard de Nerval, dès 1852, dans les Ntdfs d’Oetobre — réunies posthumément à la Bohême Calante — citait le nom d’Edgar Poe. Disons enfin, en manière de conclusion aux rapports de Mallarmé et d’Edgar Poe, que si l’intérêt du poëte français fut certainement attiré sur la partie poétique de l’œuvre de l’écrivain américain par les études et les traductions de Baudelaire, celles-ci ont bien pu lui être signalées et louées tout d’abord par Eugène Lefébure qui, peut-être, lui communiqua le premier sa ferveur pour Baudelaire et sa connaissance des Fleurs du Mal, ce qui expliquerait le passage d’une lettre de Mallarmé à Théodore Aubanel (31 décembre 1865) où il dit d’Eugène Lefébure « Il fut mon initiateur. »