Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1615

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enthousiastes de Munich et de Bayreuth, entre autres \ illiers de l’Isle-Adam et Catulle Mendès, et il ajoute : « Tout en étant demeuré sur la rive du grand fleuve musical, Stéphane Mallarmé n’en avait pas moins rendu hommage au génie de Wagner. Cet hommage est contenu dans deux numéros de la Revue 11 'agnérienne et consiste en un sonnet et en une sorte de poëme en prose intitulé : Rêverie d’un poète français. Les deux morceaux sont d’une étrange et sibylline beauté, mais ce qui les rend particulièrement intéressants, c’est que tout en y saluant l’avènement triomphal de l’art nouveau, le poète s’incline plutôt devant le fait magnifique que cet art représente, qu’il ne plie le genou devant sa suprématie. « Cette réserve si significative de Mallarmé, en ces années de fanatisme wagnérien, avait sa raison d’étre dans le jugement qu’il portait, au fond de lui-méme, sur l’œuvre du grand musicien et procédait d’un point de vue alors très originalement exceptionnel. Acceptant, pour ainsi dire, de confiance, le génie musical de Wagner et en reconnaissant sans conteste la maîtrise, Mallarmé, incompétent au point de vue technique, s’attribuait droit de discussion et de protestation contre l’ensemble de l’esthétique wagnérienne. Là, le poète apportait sa restriction. » Il est hors de doute que l’intérêt porté à Wagner par Mallarmé avait été longtemps, pour ainsi dire, de seconde main, et de confiance : une conséquence de son admiration baudelairienne; on l’a vu ainsi citer le nom de Wagner dès 1862, dans son article de /’Artiste : Hérésies artistiques, alors qu’il n’avait guère dû, à Sens, pouvoir se rendre compte des mérites du compositeur autrement qu’à travers la brochure de Baudelaire : Richard Wagner et Tannbatiser à Paris (1861). Par la suite ses connaissances wagnériennes directes ne durent guère s’accroître avant 1885. C’est le fait musical incarné dans Wagner qui, à ce moment, le retenait, indépendamment des qualités particulières de son œuvre. Plus tard, devenu assidu des concerts symphoniques, Mallarmé put entrer dans la familiarité de certains aspects de l’œuvre wagnérien, mais il ne confia pas au public le fruit de scs impressions. Quelques retouches furent apportées au texte de Pages pour celui de Divagations. P. ... dans le faux-semblant de civilisation. D. ... dans un faux-semblant de civilisation. P. ... le Monstre, Qui ne peut etre ! Attachant au lâche flanc ignare la blessure... D. ... le Monstre. Qui ne peut être ! Attachant au flanc la blessure... P. ... la figuration plastique, dont se détache, au moins, dans sa perfection de rendu... D. ... la figuration plastique, d’où s’isole, du moins, en sa perfection de rendu...