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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1637

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« C’est », dit cet auteur, bien informe pour avoir publié, en 1925, un ouvrage sur Léon Dierx (Je s Presses Universitaires de France) « le premier article en date sur l’auteur des Lèvres closes et le plus important. » Marie-Victor-Léon Dierx, né le 31 mars 1838 à Saint-Denis de la Réunion, où il fît ses études, vint à quinze ans en France, voyagea en Angleterre, acheva ses études au lycée Henri IV. En 1858, il publie un recueil de vers, les Aspirations, chez Dentu. 11 retourne à l’île Bourbon l’année suivante et y reste six mois. Il voyage en Allemagne, en Italie, fait au Vésuve une chute dont il restera boiteux. Il est reçu à l’Ecole Centrale où il passe trois ans. Sa famille est ruinée en 1868 et il entre à la Compagnie des Chemins de fer Paris-Orléans. En 1864 il avait publié chez Sausset Poëwes et Poésies ; en 1867, chez Lcmerre, les Lèvres closes et en 1871, la plaquette intitulée les Paroles du Vaincu chez le même éditeur qui, l’année suivante, donnait au public en un volume l’ensemble de l’œuvre de Léon Dierx sous le titre : Poésies. En 1878, à la demande de Catulle Mendès, Guy de Maupassant s’entremit pour le faire entrer au Ministère de l’instruction Publique où il devait rester jusqu’en 1909. A partir de 1879, il ne publie plus rien. Il est l’un des neuf poètes qui passèrent la nuit sous l’Arc de Triomphe lors de l’enterrement de Victor Hugo. En octobre 1898 il est nomme Prince des Poètes en remplacement de Stéphane Mallarmé. Il s’adonne à la peinture, prend sa retraite en 1909. Le dimanche 9 juin 1912, lors de la commémoration Stéphane Mallarmé, il lit son poëme intitulé Valvins. Il meurt le lendemain. Mallarmé avait rencontré Léon Dierx chez Leconte de Lisle dès 1863 probablement, ou au plus tard l’été 1864 : la personnalité discrète de l’homme et la sensibilité du poëte l’avaient séduit. Tout en ne partageant pas l’extrême dévotion de Léon Dierx à l’égard de Lcconte de Lisle (le 14 mai 1867, à propos des Lèvres closes, il écrivait à Cazalis : « Le livre de Léon Dierx est un beau développement de Lcconte de Lisle : s’en séparera-t-il comme moi de Baudelaire ? »), Mallarmé trouvait pourtant dans cette dévotion la marque d’un cœur généreux et d’une âme noble. A son retour à Paris, en 1871, Mallarmé se lia plus intimement avec Dierx, intimité que facilitèrent le fait d’habiter tous les deux le quartier des Batignolles et les menus services que Dierx put rendre à Mallarmé au Ministère de l’instruction Publique dont celui-ci dépendait. Des 1873, des lettres de Dierx nous le montrent allant toucher les appointements de Mallarmé et les lui faisant parvenir dans ses diverses villégiatures. Il partagea l’amitié de Mallarmé pour Villiers de l’Isle-Adam et tous deux s’employèrent du même cœur à adoucir les dernières années de l’auteur d’zlxr/. Dierx fit près de Valvins de nombreux séjours d’été qui