Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1663

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16 janvier 1895 à Stéphane Mallarmé, pour lui annoncer l’envoi des trois premiers volumes de la « New Edinburgh Edition », des Œuvres de R.-L. Stevenson, et cela sur les instructions des représentants de feu R.-L. Stevenson. La lettre contenait ce passage : « Shortly before the publication of the sériés Mr. Stevenson designed that a copy should be presented to a distinguished représentative French man-of-letters, as his tribute to the literature of France. It is in fulfilment of this design that the volumes now sent to you bear their inscription, which was printed before Mr. Stevenson’s lamentable death. « ... These books, intendcd as a tribute from the living now go to you as a message from the dead. » Le vœu, ainsi rappelé, qu’avait formé R.-L. Stevenson de voir un exemplaire de la nouvelle édition de ses œuvres aller à un homme de lettres français particulièrement représentatif, et cela comme un tribut à la littérature française, fut rempli par ses exécuteurs littéraires au bénéfice de Mallarmé, sans qu’011 sache si, précisément, Stevenson avait désigné lui-même Mallarmé; ce qui eût pu être, au reste, par le truchement de Rodin, de Sidney Colvin, ou de quelque autre écrivain ou artiste, anglais ou français, averti de l’œuvre et de la personne des deux hommes en cause. Le nom de Mallarmé figure sur la liste du « Robert Louis Stevenson Memorial Committec », datée du 27 mai 1897. P. 880. SUR LE BEAU ET L’UTILE C’est un manuscrit de la Collection H. M. Vraisemblablement, une réponse à un enquêteur. Nous n’avons pas encore découvert le texte imprimé. Peut-être cette page a-t-elle été confiée à Ch. Morice pour une de ses conférences. LE BEAU ET l’üTILE... Le Beau et l’Vtile, ayez ce terme moyen, le 1 rai. Le Beat/, gratuit, tourne à l'ornement, répudié : l'Vtile, seul ou qui l’est, alors, à des besoins médiocres, exprime une inélégance. Fafonner, exactement, veut, chez l'artisan, une espèce d’oubli quant à l’usage, autant que du bibelot ; seulement la mise en auvre directe de l’idée, comme l’objet se présente, pour plaire et servir, causant une impression, toute moderne, de vérité. Cette transformation du sens créateur ne s’accomplit pas, actuellement, sans inconscience et bavures ; mais, telle merveille, dans la réussite, qu’un parapluie, un habit noir, un coupé. Une bicyclette n’est pas vulgaire, menée à la main hors du garage, étincelante bientôt de sa rapidité. Qui, toutefois, la montera, homme ou femme affronte une disgrâce, celle de la personne humaine devenue mécanique, avec un jeu des jambes caricatural. Tant pis ! cela ne saurait ne pas être : souvent il y a erreur momentanée.