Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/217

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Et les voyageurs, maintenant, dans la vallée, voient par les rougeâtres fenêtres de vastes formes qui s’agitent fantastiquement sur une mélodie discordante, tandis qu’à travers la porte, pâle, une hideuse foule se rue à tout jamais, qui rit — mais ne sourit plus. EULALIE J’habitais seul un monde de plaintes, et mon âme était une onde stagnante, avant que la claire et gentille Eulalie devînt ma rougissante épousée — avant qu’avec les cheveux dorés la jeune Eulalie devint ma souriante épousée. Ah ! non — moins brillantes, les étoiles de la nuit que les yeux de la radieuse fille ! et jamais flocon que la vapeur peut faire avec les teintes pourpre et de nacre de la lune, ne peut valoir en la modeste Eulalie la plus négligée de ses tresses — ne peut se comparer en Eulalie les yeux brillants à la plus humble et la plus insoucieuse de ses tresses. Maintenant, le Doute, — maintenant la Peine, ne reviennent pas, car mon âme me donne soupir pour soupir; et, tout le long du jour, luit, brillante et forte, Astarté dans le ciel, pendant que toujours sur elle la chère Eulalie lève son œil de jeune femme — pendant que toujours sur elle la jeune Eulalie lève les violettes de son œil. LE UE R VAINQUEUR Voyez ! c’est nuit de gala dans ces derniers ans solitaires ! Une multitude d’anges en ailes, parée de voiles et noyée de pleurs, siège dans un théâtre, pour voir un spectacle d’espoir et de craintes, tandis que l’orchestre soupire par intervalles la musique des sphères.