Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/245

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SCOLIES La signature ici montrée a été prise au bas d’une lettre, à cause de l’arabesque du paraphe plutôt que comme échantillon de l’écriture exquise. Ces deux mots célèbres que lie un trait significatif tracé par la main du poète, conservent l’initiale parasite de l’autre mot : Allan. Ainsi s’appelait (on ne l’ignore), le gentleman qui adopta le rejeton d’un couple romanesque et famélique d’acteurs de théâtre, fit parade de cette enfance développant dans l’atmosphère de luxe la précocité; puis, instrument premier d’une destinée épouvantable, jeta dans la vie, nu, avec des rêves, impuissant à se débattre contre un sort nouveau, l’homme jeune qui allait devenir Edgard Poe et payer magnifiquement sa dette en menant, au sien uni, le nom d’un protecteur à l’immortalité : or, l’avenir s’y refuse. SONNET (Page 189.) Extérieurement du moins et par l’hommage matériel, ce livre, achevant après un laps très long la traduction de l’œuvre d’histoires et de vers laissé, par Edgar Poe, peut passer pour un monument du goût français au génie qui, à l’égal de nos maîtres les plus chers ou vénérés, chez nous exerça une influence. Toute la génération dès l’instant où le grand Baudelaire produisit les Contes inoubliables, jusqu’à maintenant