Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/246

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qu’elle lira ces Poè'wes, a songé à Poe, tant, qu’il ne serait pas malsonnant, même envers les compatriotes du rêveur américain, d’affirmer qu’ici la fleur éclatante et nette de sa pensée, là-bas dépaysée d’abord, trouve un sol authentique. Le sonnet envoyé par le traducteur des Poèmes, lors de l’érection à Baltimore du tombeau de Poe, et lu en cette solennité, sert de frontispice. Citer la double version américaine est un moyen que j’ai de témoigner ma reconnaissance à deux femmes poètes, dont l’une joint son nom dans ces pages à ce qui concerne Poe, et l’autre honore par mainte production les lettres de son pays. Imitation libre de Mrs Sarah Helen Wiiitman THE TOMB OF EDGAR POE Even as eternity his soûl reclaimed, The poeP s song ascended in a s train So pure, the astonished âge that had defamed, Saw death transfortned in that divine refrain. While writhing coils of hydra-headed wrong, Eistening, and wondering at that heavenly song, Deemed they had drunk of some foui mixture brewed In Circe’s maddening cap, with sorcery imbued. Alas ! if from an alien to is clime, No bas-relief may grâce thy front sublime, Stem block, in some obscure disaster hurled From the rent heart of a primerai ivorld, Through storied centuries thou shalt proudly stand In the memorial city of his land, A silent monitor, austere and gray, To warn the clamorous brood of harpies from their prey.