Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/256

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Suivent sans titre les cinq stances intitulées dans les po'èmes : Le Ver vainqueur. — « O Dieu ! cria presque Ligeia, se dressant sur ses pieds et étendant ses bras vers le ciel dans un mouvement spasmodique, comme je finissais de réciter ces vers, — ô Dieu ! ô Père céleste ! — Ces choses s’accompliront-elles irrémissiblement ? — Ne sommes-nous pas une partie et une parcelle de toi ! Qui donc connaît les mystères de la volonté, ainsi que sa vigueur. L’homme ne cède aux anges et ne se rend entièrement à la mort que par l’infirmité de sa propre volonté. » Histoires extraordinaires. — Ligeia. — Traduction de Charles Baudelaire. Ces strophes ont-elles précédé leur insertion dans le conte favori de Poe; ou n’en devons-nous la musique étrange qu’à l’exaltation ici prêtée par le poète : un problème pour la solution de quoi manquent les documents. HHAUJME (Page 196.)

«/^>e poème, peut-être le plus original et le plus étrangement suggestif de tous*, à première vue ressemble à un paysage de Turner, apparu comme sans forme et nul, avec les ténèbres sur la face. Néanmoins, il est, dans son fondement, sinon par la correspondance précise des dates, simplement historique. Telle fut la promenade de minuit solitaire du poète, tel, parmi des souvenirs meurtris et le décor de l’heure, fut l’espoir subitement né dans son cœur pour l’enflammer à la vue de l’étoile du matin, le croissant de diamant d’Astarté se levant comme un beau précurseur du bonheur et de l’amour qui l’attendaient encore dans le futur inexploré; et tel le changement soudain de sentiments, la crainte mêlée de triste présage, qui survint à la découverte d’un point inaperçu d’abord, c’est que l’astre brillait comme un avertissement ou une ironie, droit au-dessus du sépulcre de la morte \Jlalume. »

  • Je souligne, comme pour la transcrire en mon nom, cette hrasc d’un jugement cloquent porte par Mrs Sarah Helen Whitman.