Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/266

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l’état d’un esprit aux premières heures de la mort. Triomphe de la délivrance avec besoin de se reprendre tout de suite à quelque chose, même les doux paradis terrestres regrettés; bercements par l’essor et de plus chères hésitations. LA VALLÉE DE L’INQUIÉTUDE ET LA CITÉ EN LA MER (Page 211.) L’habitude est de voir dans la Vallée de l’inquiétude et la Cité en la Mer des morceaux de début, date dont un recueil offert au lecteur français n’a que faire. Ces vers compteront toujours parmi les plus significatifs et les plus irrécusablement marqués du sceau de la maturité spirituelle. Une sorte de connexité secrète unit même les deux pièces, comme le reconnaîtra quiconque n’est point étranger à la dualité des vieux maux du rêve : ici, l’instabilité douloureuse, où le regard se dissémine et se perd dans une agitation vaine; là, les pesantes lourdeurs d’une atmosphère antique, immobile et irrespirable, comme l’oubli de siècles somnolents. ROMANCES ET VERS D’ALBUM Un sentiment de piété envers une œuvre que des fatalités ont tant restreinte, quoique d’une portée vaste et éternelle, nous invita à extraire des vers juvéniles mainte pièce mise au nombre des plus sublimes de Poe, ou dans le choix présenté; enfin à n’omettre absolument du reliquat propre à ravir en plus d’un cas encore les passionnés de poésie, que quelques courts poèmes dénués, à travers la traduction, d’intérêt. Ainsi les vers groupés ici appartiennent pour la plupart à ce recueil des Poèmes de jeunesse pour lequel Poe se montra sévère, écrivant : « Des raisons toutes privées