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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/315

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CRAYONNÉ AU THÉÂTRE Le désespoir en dernier lieu de mon idée, qui s’accoude à quelque balcon lavé à la colle ou de carton-pâte, regards perdus, traits à l’avance fatigués du néant, c’est que, pas du tout ! après peu de mots au tréteau par elle dédaigné si ne le bat sa seule voltige, immanquablement la voici qui chuchotte dans un ton de sourde angoisse et me tendant le renoncement au vol, agité longtemps de son caprice. « Mais c’est très bien, c’est parfait — à quoi semblez-vous prétendre encore, mon ami ? » puis d’une main vide de l’éventail : « Allons-nous-en (signifie-t-elle) cependant — on ne s’ennuierait même pas et je craindrais de ne pouvoir rêver autre chose. — L’auteur ou son pareil, ce qu’ils voulaient faire, ils l’ont fait et je défierais qui que ce soit de l’exécuter mieux ou différemment. » Que souhaitaient-ils donc accomplir, ô mon âme ? répliquai-je une fois et toujours interloqué puis éludant la responsabilité d’avoir conduit ici une si exquise dame anormale : car ce n’est pas elle, sûr ! s’il y faut voir une âme ou bien notre idée (à savoir la divinité présente à l’esprit de l’homme) qui despotiquement proposa : « Viens ». Mais un habituel manque inconsidéré chez moi de prévoyance. — « La chose qu’ils voulaient faire ? » ne prit-elle pas le soin de prolonger vis-à-vis d’une feinte curiosité « je ne sais pas, ou si... » réprimant, la pire torture ne pouvoir que trouver très bien et pas même abominer ce au-devant de quoi l’on vint et se fourvoya ! un bâillement, qui est la suprême, presque ingénue et la plus solitaire protestation ou dont le lustre aux mille cris suspend comme un écho l’horreur radieuse et visible. « ... Peut-être ceci. »