Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pied suprême au delà des vénalités de l’atmosphère, plus haut même que le plafond peint quelque astre. Très instructive exploitation adieu. A défaut du ballet y expirant dans une fatigue de luxe, voici que ce local singulier deux ans déjà par des vêpres dominicales de la symphonie purifié bientôt intronise, non pas le cher mélodrame français agrandi jusqu’à l’accord du vers et du tumulte instrumental ou leur lutte (prétention aux danses parallèle chez le poète); mais un art, le plus compréhensif de ce temps, tel que par l’omnipotence d’un total génie encore archaïque il échut et pour toujours aux commencements d’une race rivale de nous : avec Lohengrin de Richard Wagner. O plaisir et d’entendre, là, dans un recueillement trouvé à l’autel de tout sens poétique, ce qui est, jusque maintenant, la vérité; puis, de pouvoir, à propos d’une expression même étrangère à nos propres espoirs, émettre, cependant et sans malentendu, des paroles. Jamais soufflet tel à l’élite soucieuse de recueillement devant des splendeurs, que celui donné par la crapule exigeant la suppression, avec ou sans le gouvernement, du chef-d’œuvre affolé lui-même : ce genre de honte possible n’avait encore été envisagé par moi et acquis, au point que quelque tempête d’égout qui maintenant s’insurge contre de la supériorité et y crache, j’aurai vu pire, et rien ne produira qu’indifférence. Certaine incurie des premières représentations pour ne pas dire un éloignement, peut-être, de leur solennité, où une présence avérée parmi tout l’éclat scénique commande, au lieu de ces légères Notes d’un coin prises par côté et n’importe quand à l’arrière vibration d’un soir, mon attention pleine et de face, orthodoxe, à des plaisirs que je sens médiocrement; aussi d’autres raisons diffuses, même en un cas exceptionnel me conduisirent à négliger les moyens d’être de ce lever angoissant du rideau français sur Wagner. Mal m’en a pris; on sait le reste et comment c’est en fuyant la patrie que dorénavant il faudra satisfaire de beau notre âme.