Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/346

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Voilà, c’est fini, pour des ans. Que de sottise et notamment au sens politique envahissant tout, si bien que j’en parle ! d’avoir perdu une occasion élémentaire, tombée des nuages et sur quoi s’abattre, nous, de manifester à une nation hostile la courtoisie qui déjoue le hargneux fait divers; quand il s’agissait d’en saluer le Génie dans son aveuglante gloire. Tous, de nouveau nous voici, quiconque recherche le culte d’un art en rapport avec le temps (encore à mon avis que celui d’Allemagne accuse de la bâtardise pompeuse et neuve), obligés de prendre matériellement, le chemin de l’étranger non sans ce déplaisir subi, par l’instinct simple de l’artiste, à quitter le sol du pays; dès qu’il y a lieu de s’abreuver à un jaillissement voulu par sa soif. PLANCHES ET FEUILLETS 'occasion depuis peu se présenta d’étudier, à la fois, une œuvre dramatique neuve et certaines dispositions secrètes à lui-même du public parisien : avec la proclamation de sentiments supérieurs, rien ne me captive tant que lire leur reflet en l’indéchiffrable visage nombreux formé par une assistance. Je me reporte au récent gala littéraire donné par M. Édouard Dujardin pour produire la FA d'Antonia. L’auteur montre une des figures intéressantes d’aujourd’hui. Celle du lettré, une flamme continue et pure le distingue (romancier avec les Hantises, Les Lauriers sont coupés, poète A la Gloire d’Antonia, Pour la Vierge du roc ardent et dans La réponse de la Bergère au Berger) ; mais pas professionnel, homme du monde, sportsman comme naguère le fondateur et l’inspirateur des Revues Indépendante et Wagnérienne : il gréerait demain la voilure autrement qu’en vélin de quelque remarquable yacht. Je le veux voir, pour cette heure, costumé du soir, une