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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/446

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d’Hérodiade — Poëme — (un fragment dialogué a été publié dans le deuxième Parnasse) ». - Toujours est-il que son dessein, quant à Igitur, semblait bien arrêté de ne pas le donner, au moins sous sa forme initiale. Plus tard je m'attachai avec enthousiasme, une joie d'explorateur prudent, pas à déchiffrer, plutôt à défricher un manuscrit très touffu, dont je crois cependant avoir saisi le fil conducteur. Igitur, on le verra, est une sorte de conte très abstrait, écrit dans une prose très dense que j'essaierai de caractériser tout à l'heure. Il comporte plusieurs fragments, les uns à l'encre, d'autres au crayon, d'écritures visiblement de différentes époques : les plus anciens qui sont aussi les plus nombreux et les plus « faits » me paraissent devoir se placer entre les années 1867 et 1870 et avoir été composés en grande partie pendant le séjour de l'auteur à Avignon. — Pour un essai de classement, mes données furent d'abord l'ordre général même dans lequel ils se présentaient, puis un résumé thématique écrit plus tard par l'auteur (écriture plus élancée') que je transcris en le faisant précéder de la mention : Argument* — enfin, surtout pour les troisième et quatrième parties, la lecture attentive des fragments dont plusieurs certes pouvaient être des étals différents du même, mais où cependant l'idée se complétait de l'un à l'autre de telle manière que j'ai pu en faire un vraisemblable rejointoiement. Comment envisager la genèse d’Igitur ? — Si le déroulement de ce qui suit n'est pas l'exactitude même, cela est du moins, du point de vue des dates, suffisamment approché pour assumer un

  • La seule liberté que j’aie prise dans la reproduction du texte a été de placer en tête des subdivisions de l’œuvre quelques mots qui seront ici entre crochets, afin d’en déterminer la suite qui m’a paru la plus logique. De même, j’ai reporté à la fin, sous le titre général de Scolies, des parties soit qui ne m’avaient pas semblé pouvoir trouver place dans la présentation d’ensemble du poëme, soit qui, états antérieurs, ébauches premières de certains chapitres, étaient néanmoins intéressantes à publier comme matériaux du travail, l’auteur les ayant lui-même conservées. Particulièrement on verra marquées y, 8, e, (notations de Mallarmé) plusieurs « ébauches de la Sortie de la Chambre », la dernière seulement à l’état fragmentaire, mais spécialement curieuse, car elle se rapproche notablement de la version donnée comme définitive.

De sorte qu’Igitur se trouve ainsi suivi comme d’un second Igitur qui n’est en somme que la préparation du premier.