Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/580

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nos deux seuls littérateurs que Beckford ait abordés; et la société française qui l’accueillait au passage se restreint à des cercles de haute aristocratie. Très fièrement timide, peut-être attendait-il qu’on lui parlât d’abord de son livre de jeunesse : rien ne montre qu’il l’ait jamais employé près de nobles hôtes en tant qu’objet distinctif; ni comme un appoint à ses lettres d’introduction, carte de visite ou bien bouquet. Non que la personne du maître de Fonthill fût inconnue même cinq ou six ans plus tard, en plein changement politique : comparse des premières scènes révolutionnaires, nos estampes montrent un Anglais à cheval qui partout assiste en curieux : lui. La chute de la Bastille une fois et encore la mort du Roi précédèrent de peu la rentrée à Londres ou dans ses domaines de cet étranger populaire; mais c’est la Correspondance secrète politique et littéraire ou Mémoires pour servir à l'histoire des cours, des sociétés et de la littérature en France depuis ta mort de Louis XV cesse avec les derniers mois de 1786 où pas d’œuvre du titre de Vathek ne se ht d’avance annoncer. Bon à consulter, quelle mention fait de l’œuvre Barbier, en son Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, celle-ci : Caprices (les) et malheurs du Calife Vathek, traduits de l’arabe [par Beaufort], Londres, 1791, in-12. Si quoi que ce soit s’y montre excepté la substitution d’un nouveau titre au premier de l’édition parisienne de 1787 (toute remportée à Londres et que précéderait alors l’avant-propos nulle part vu par moi et transcrit page XXII) : erreur de tout point et absolue qu’un tel renseignement; mais peut-être gros de révélations ! L’idée qui vient de naître ici ressort d’une confusion précieuse faite par un autre oracle de la bibliophilie Quérard entre ces dits Caprices, etc. et un tirage donné comme de Poinçot, Paris, 1786, voyez La France littéraire ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France, ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles. A quelque perspicacité le Beaufort en question n’apparaîtrait qu’une adaptation par jeu du nom (à bien dire cité là) de Beckford au parler français : par qui, sinon l’auteur; et faite pour perpétuer son incognito, lequel semblait toutefois de lui n’exiger point qu’il se donnât comme traducteur de l’arabe. Assez et que cette rencontre à travers les inexactitudes et les doutes de deux titres jusqu’à présent inconnus relève du hasard, tout demeure possible, un Manuel en copiant un antérieur : mais le dernier, nous garde une révélation absurde, improbable, fausse d’abord; vraie, à savoir qu’existe une autre édition sous ce titre : « Histoire du Calife Vathek », Paris, Boucher, tSty, 2 vol. in-iz, 4 francs. Le livre avant la tentative d’à présent réimprimé : quoi !