Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/654

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Ritouparna, confus d’avoir traité en serviteur un grand monarque, offrit de subtiles leçons à Nala, qui devint passé maître dans l’art de lancer les dés. Un mois consacré aux plaisirs, le héros prit congé de Bhîma et, suivi de Damayantî, alla demander une revanche à l’usurpateur Poushkara. La même partie et pour lui la dernière reconquit un royaume et gagna les richesses, aussi la vie de l’adversaire. Généreux, il n’abusa de la victoire et renvoya son mauvais frère comblé de cadeaux. La fortune sourit constamment à Nala, qui avait payé sa dette à l’adversité et expié le délice d’être préféré aux dieux par Damayantî. Les hommes, dignes de le rester, si les fuit la prospérité, ne s’abandonnent eux-mêmes; et savent, un jour ou l’autre, triompher des destins contraires.