Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/847

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donnerons le Programme; mais le lire en tous lieux, annonçant la continuation de la série commencée il y a un mois par la Porte-Saint-Martin, et l’inauguration de celle annoncée demain par la Gaîté (avec un prologue en vers, un joyau! de Coppée). Rien de la Salle des Capucines et du Feuilleton parlé de M. de la Pommeraye, que tout le monde, d’un lundi à l’autre, répète à peu près, en causant théâtre. Rien des Concerts-Populaires, ordinairement détaillés ici, ni des Concerts Nationaux, au Châtelet, ni de ceux de Littolf, à Fras-cati et du Cirque d'Été, suivis par nos Lectrices parce qu’il s’agit, cette fois, de parler des voyages d’hiver, dès cette heure nous emportant vers un idéal autre. Paris brillant retient, mais la mer et le ciel chaud attirent l’esprit, qui chérit, également le gaz et le soleil. III. — LES VOYAGES Lignes de l’Ouest A moins que Londres, par scs brouillards de novembre, ne vous attire, ainsi que l'Atlantique battant, avec un fracas inconnu aux baigneurs, les côtes de Bretagne et de Normandie, la ligne de l’Ouest n’exerce pas maintenant sur Paris ses tentations, réservées à l’été. Par ces froids blancs, gris ou noirs, pourtant, il convient de visiter les pays de l’hiver, si l’on veut les avoir vus sous leur aspect vrai; il serait bon aussi de revoir, déchaîné lui-même, l’océan qui mira nos belles journées de juillet, d’août et encore de septembre! Express allant de la place du Havre, c’est-à-dire du boulevard, en quelques heures, à la jetée de Dieppe, où partent de beaux steamers pour Newhaven, où vous reçoit le South Western Railway, bientôt à Victoria Station; il y a les Trains de marée. (J'oubliais de noter le prix, moins de deux louis). Pourquoi n’y a-t-il pas aussi les Trains de Tempêtes (le voyage cessant à la côte, rochers de Penmark ou falaises d’Étretat) ? Au premier indice de gros temps montré par la mer à la longue-vue des sémaphores, un télégramme à Paris; où les murs se couvrent d’affiches, avertissant du spectacle sublime et prochain les Parisiens qui ne connaissent pas sa magnificence. Tous les excursionnistes ne choisissent pas pour envahir Londres, clair et banal, les temps du soleil, mais presque tout le monde de la haute et de la petite villégiature visite à ces heures tranquilles, la mer, dépourvue de son plus grandiose et sauvage aspect. Son énorme circulation sur tout le réseau provincial mise à part dans cette esquisse, il reste à la ligne de l’Ouest, pour contenter la mode, ses trains des environs, sites sans