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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/929

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renaissance. Rien d’aussi subit, cependant, dans la croissance ordinaire d’un idiome et même dans sa culture : le premier soin d’Alfred, son royaume débarrassé de l’ennemi, fut bien d’y restaurer les nobles arts de l’éloquence et de la poésie, disparus alors de toute l’île; et des clercs vinrent du dehors, traducteurs habiles de livres apportés par eux. Seulement, en quel parler leurs traductions dictées par l’influence du prince? si ce n’est, précisément, dans le dialecte cultivé du Nord, le lieu envahi : auquel le Midi, libre, offrait un refuge. Glorieux pour le sol du Wessex, deux siècles alors qui durent d’Alfred, roi savant d’Angleterre, à Guillaume-le-Con-quérant, prince normand et le dernier des envahisseurs, continuent les antiques traditions du Nord. Du voisinage du Danemark, antérieurement à l’invasion dans l’île de Bretagne, l’Anglo-Saxon gardait une teinture Scandinave assez forte : point perdue mais à lui mêlée très profondément, il la voit donc renouvelée avec l’occupation danoise. Qu’était-ce que ces barbares ? des Norses, si l’on veut, qui, sous le nom différent encore de Pietés, occupèrent de bonne heure la côte de l’Ecosse actuelle et les îlots adjacents. Incursions ordinaires que les leurs; elles finirent par une station, celle-là qu’on sait, sur toute la côte de l’Est et sur des points nombreux de la côte du Sud : pour disparaître. Très ancienne donc et restaurée à quatre siècles de distance, l’influence Scandinave atteignit l’Anglo-Saxon et marque encore l’Anglais contemporain. Simplement, où en est, à ce point de notre récit, l’Anglo-Saxon ? Pour la seconde fois, il sied de citer quelques versets du Pater : les mêmes que précédemment, afin qu’apparaisse le progrès ou la dégénérescence de ce langage. Geweorthe thin willa on thorean, swa-swa on heofenum Be-DONE THY WII.I. ON EARTII SO-AS IN I1EAVEN Urne dæghwamlican hlaf syle us to dæg ÜUR DAII.Y I.OAF GIVE US TO DAY And forgyf us ure gyltas, swa-swa we forgisath urum And forgive us our debts so-as we forgive our gyltendum debtors Les flexions demeurent fréquemment, n’est-ce pas ? mais il paraît aussi des prépositions placées avant le mot, les désinences casuelles semblant avec elles faire double emploi : détail caractéristique vu même en quelques lignes. Un jugement difficile à porter, avec un si court extrait où ne se montre même que peu la grammaire, c’est quant à l’état littéraire