Aller au contenu

Page:Mallarmé - Divagations.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

doués : les grands fleuves sortent de sources solitaires. Que des déplacements féeriques de demeures aient signifié, chez le rêveur survivant au Conte Arabe, autant de jeux comme ceux où l’imagination se complaît en des écroulements ou à des édifices de nuages, on s’en convaincra : à défaut d’objet immédiat persista aussi le grand don littéraire. Vendre l’abbaye elle-même dont à un architecte médiocre et célèbre on a du doigt, après des pérégrinations, indiqué le style ne fut (le jour de quelque baisse dans le patrimoine) que la décision d’un instant ; puis, dans de dernières constructions plus proches de la ville, Bath, à Lansdown dominé encore par une tour seule comme un phare, aller, jusqu’à la veille de la mort, changer mille souvenirs anciens en d’étincelantes pages ! L’Italy and Sketches from Spain and Portugal, une Excursion to the Monasteries of Bathala and Alcobaça [1] : retenez pareils titres couchés sur le répertoire des beaux écrits d’une littérature. Le jeune héritier cosmopolite de dix-sept cent et tant avait, grâce à un train princier et à l’usage de recommandations quasi diplomatiques, pénétré à temps l’arcane de la vieille Europe ; mais de quelle vision de dilettante apte à discerner avant tous le pittoresque. Ce genre, le Voyage, fut du coup porté au même degré de perfection

  1. L’Italie et Esquisses d’Espagne, Excursion aux monastères de Bathala et d’Alcobaça, 1834.