Page:Mallarmé - Divagations.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à même l’existence. « Au reste, moi non plus ! » aurais-je pu intervenir si la plupart du temps mon désintéressement ici ne le criait à travers les lignes jusqu’au blanc final.

Alors pourquoi..

Pourquoi ! autrement qu’à l’instigation du pas réductible démon de la Perversité que je résume ainsi « faire ce qu’il ne faut, sans avantage à tirer, que la gêne vis-à-vis de produits (à quoi l’on est, par nature, étranger) en feignant y porter un jugement : alors qu’un joint quant à l’appréciation échappe ou que s’oppose une pudeur à l’exposition, sous un jour faux, de suprêmes et intempestifs principes ». Risquer, dans des efforts vers une gratuite médiocrité, de ne jamais qu’y faillir, rien n’obligeant, du reste, à cette contradiction sauf le charme peut-être inconnu, en littérature, d’éteindre strictement une à une toute vue qui éclaterait avec pureté ; ainsi que de raturer jusqu’à de certains mots dont la seule hantise continue chez moi la survivance d’un cœur — en conséquence vilenie de les servir mal à propos. Le sot bavarde sans rien dire, et errer de même à l’exclusion d’un goût notoire pour la prolixité et précisément afin de ne pas exprimer quelque chose, représente un cas spécial, qui aura été le mien : je m’exhibe en l’exception de ce ridicule. Cela ne convient pas