Page:Mallarmé - Divagations.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

même de dénoncer par un verbiage le fonctionnement du redoutable Fléau omnipotent.. l’ère a déchaîné, légitimement vu qu’en la foule ou amplification majestueuse de chacun gît abscons le rêve ! chez une multitude la conscience de sa judicature ou de l’intelligence suprême, sans préparer de circonstances neuves ni le milieu mental identifiant la scène et la salle. Toujours est-il qu’avant la célébration des poèmes étouffés dans l’œuf de quelque future coupole manquant (si une date s’accommodera de l’état actuel ou ne doit poindre, doute) il a fallu formidablement, pour l’infatuation contemporaine, ériger, entre le gouffre de vaine faim et les générations, un simulacre approprié au besoin immédiat, ou l’art officiel qu’on peut aussi appeler vulgaire : indiscutable, prêt à contenir par le voile basaltique du banal la poussée de cohue jubilant si peu qu’elle aperçoive une imagerie brute de sa divinité. Machine crue provisoire pour l’affermissement de quoi ! institution plutôt vacante et durable me convainquant par son opportunité — l’appel a été fait à tous les cultes artificiels et poncifs ; elle fonctionne en tant que les salons annuels de Peinture et de Sculpture, quand chôme l’engrenage théâtral. Faussant, à la fois, comme au rebut chez le créateur, le jet délicat et vierge et une jumelle clairvoyance directe du simple ; qui, peut-être, avaient à s’accorder encore. Héroïques, soit ! artistes de ce jour, plutôt