Page:Mallarmé - Divagations.djvu/178

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de tous, ainsi tenant du mythe. Son solitaire drame ! et qui, parfois, tant ce promeneur d’un labyrinthe de trouble et de griefs en prolonge les circuits avec le suspens d’un acte inachevé, semble le spectacle même pourquoi existent la rampe ainsi que l’espace doré quasi moral qu’elle défend, car il n’est point d’autre sujet, sachez-bien : l’antagonisme de rêve chez l’homme avec les fatalités à son existence départies par le malheur.

Toute la curiosité, il est vrai, dans le cas d’aujourd’hui, porte sur l’interprétation, mais en parler, impossible sans la confronter au concept.

L’acteur mène ce discours [1].

À lui seul, par divination, maîtrise incomparable des moyens et aussi une foi de lettré en la toujours certaine et mystérieuse beauté du rôle, il a su conjurer je ne sais quel maléfice comme insinué dans l’air de cette imposante représentation. Non, je ne blâme rien à la plantation du magnifique site ni au port somptueux de costumes, encore que selon la manie érudite d’à-présent, cela date, trop à coup sûr ; et que le choix exact de l’époque Renaissance spirituellement embrumée d’un rien de fourrures septentrionales, ôte du recul légendaire primitif, changeant par exem-

  1. Ou M. Mounet-Sully (Octobre 1886).