Page:Mallarmé - Divagations.djvu/280

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Presse, limitée à la publicité, il semble, omettant un art. Je ne désapprouve que le retour de quelque trivialité au livre primitif qui partagea, en faveur du journal, le monopole de l’outillage intellectuel, peut-être pour s’y décharger. Plutôt la Presse, chez nous seuls, a voulu une place aux écrits — son traditionnel feuilleton en rez-dechaussée longtemps soutint la masse du format entier : ainsi qu’aux avenues, sur le fragile magasin éblouissant, glaces à scintillation de bijoux ou par la nuance de tissus baignées, sûrement pose un immeuble lourd d’étages nombreux. Mieux, la fiction proprement dite ou le récit, imaginatif, s’ébat au travers de « quotidiens » achalandés, triomphant à des lieux principaux, jusqu’au sommet ; en déloge l’article de fonds, ou d’actualité, apparu secondaire. Suggestion et même leçon de quelque beauté : qu’ aujourd’hui n’est seulement le remplaçant d’hier, présageant demain, mais sort du temps, comme général, avec une intégrité lavée ou neuve. Le vulgaire placard crié comme il s’impose, tout ouvert, dans le carrefour, subit ce reflet, ainsi, de quel ciel émané sur la poussière, du texte politique. Telle aventure laisse indifférents certains parce qu’imaginent-ils, à un peu plus ou moins de rareté et de sublime près dans le plaisir goûté par les gens, la situation se maintient quant à ce qui, seul, est précieux et haut, immesurablement et connu du nom de Poésie : elle, toujours restera exclue et son fré-