Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/102

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qui est toujours vierge, d’autres disent qu’Apollon est son fils (fig. 50). Cela vient toujours de source antique : Apollon, parce qu’il suit l’aurore, peut être appelé le fils d’Athéné ; mais si on le considère en tant que s’élançant de Fig. 50. — Statue d’Athéné mère.
la nuit, il est le fils de Léto (appelée à tort, en français, d’après le latin exclusivement : Latone). Athéné vis-à-vis de Zeus se tient généralement sur le pied d’une harmonie et d’une soumission parfaites. Comme chez Héré, il y a des interruptions dans cette attitude : la déesse prit part à la conspiration de Héré précisément et de Poséidon, pour détrôner ou emprisonner Zeus ; et elle aida Prométhée à voler au ciel le feu, contre la volonté du dieu souverain ; par suite d’un amour passionné qu’elle éprouva pour Prométhée, disent les uns ; tandis qu’on la dépeint le plus souvent insensible à pareil sentiment. Tout le long de l’Iliade, Athéné apparaît comme la déesse qui connaît le plus profondément l’esprit de Zeus, et comme le guide et l’aide d’Achille, d’Odyssée (l’Ulysse latin) et d’autres héros. Les légendes qui la montrent agissant selon des motifs indignes ou mauvais sont rares ; mais, dans le conte de Pandore, elle prit part au complot dont le résultat est d’accroître la misère des hommes.

Une cité porte le nom de cette déesse, Athènes, que