Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/103

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l’on dit avoir été nommée d’après Athéné, quand celle-ci produisit l’olivier : don meilleur pour l’homme que le cheval créé par Poséidon, qui désirait que la cité s’appelât Poséidonia.

Athéné est représentée comme une beauté aux yeux brillants ou Glaukopis, ayant sur son égide ou manteau la face de la Gorgone Méduse, qui changeait en pierre tous ceux qui y portaient les yeux. Sa figure sereine se trouve reproduite devant le temple célèbre qui lui fut dédié, le Parthénon, situé sur l’Acropole d’Athènes. Cette statue colossale fut faite d’or et d’ivoire par le grand sculpteur Phidias, ami de Périclès, qui vécut au cinquième siècle avant Jésus-Christ.

Minerve. — Athéné n’était point connue des Romains et des Latins sous ce nom, mais la déesse Minerve lui ressemble de si près, que toutes deux peuvent être regardées comme la même déité. Différence entre Athéné et Minerve : l’idée de la déité latine est bien plus élevée que celle de la grecque. Tandis que le nom d’Athéné comporte simplement une notion de splendeur extérieure, et non pas mentale, celui de Minerve, comme le latin mens, le grec menos, indique la « pensée » ou la « sagesse » ; il se rattache, à vrai dire, aussi au latin mane, le matin, et matuta, l’aurore. Antérieurement, dès les hymnes védiques, on parle de l’Aurore qui éveille chaque mort et le fait marcher, et reçoit les louanges de tout « penseur ». Comme telle, c’est strictement parlant la Moneta, nom que les Latins donnaient à Junon.