lieux comme le Tartare, noir gouffre des méchants, situé
sous l’Hadès, à une profondeur pareille à la distance qui
sépare du ciel la mer ; ou l’Élysée, loin dans l’Ouest, hors
Fig. 163. — Charon et les Âmes.
des bornes de la terre et
là où descend le soleil,
archipel qu’Éos égayé en
y versant les teintes violettes
à la chute du jour :
ni ces îles des bienheureux,
où ceux-là seuls
sont admis qui comptèrent
au rang des héros et
des nobles de l’humanité,
ni l’abîme désespéré des
ténèbres, ne dépendent,
à proprement parler, de
la Mythologie, car ils
expriment surtout des
idées morales et des concepts
empruntés à une théologie.
La mythologie du Tartare comme lieu de tourments, et de l’Élysée comme repos fortuné des sages parmi les asphodèles (les Latins le placèrent cependant sous la terre), est artificielle à l’égal de la fable évoquant de la mer les nymphes néréides et les nymphes océanides. Ce que nous devons retenir d’un regard jeté sur ces sites, dénués de tout sens allégorique apparenté à la Nature, c’est l’idée