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Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/51

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ou Chant des enfants de la brume. Le héros de ce chant s’appelle Sigurd, fils de Sigmund, fils de Volsung, descendant d’Odin.

Il naquit après la mort de son père et devint le beau-fils de Régin, le forgeron du roi de Danemark, qui le poussa à tuer le dragon Fafnir, gisant enroulé sur la bruyère étincelante. Le dragon périt de l’épée forgée par Régin avec les morceaux brisés de Gram, autre épée qu’Odin lui-même avait enfoncée jusqu’à la garde dans un chêne, afin que celui-là l’y prît qui serait assez fort pour la retirer. Sigemund, père de Sigurd, la retira, et il vainquit de cette arme tout ennemi, jusqu’à l’heure où Odin, sous un déguisement, lui présenta une lance contre laquelle l’épée se brisa en deux morceaux. Fafnir tué, Sigurd devint possesseur de tout le trésor situé dans les puissants replis du monstre, et, mangeant son cœur, il en tira encore une sagesse supérieure à celle des mortels. Le héros, passant son chemin, vînt à une bruyère ; de violentes flammes y entouraient une maison où dormait la belle vierge Brunehilde, Sigurd chevaucha par le feu, et, à son toucher, la vierge s’éveilla. Ils engagèrent mutuellement leur foi, et Sigurd dirigea sa monture vers la demeure de Giuki, le Niflung, qui décida que le héros épouserait sa fille Gudrum, et que Brunehilde serait la femme de son fils Gunnar. Mais Gunnar ne peut pas, au retour, chevaucher dans la flamme, et, par de magiques artifices, Sigurd prend la forme et la voix de Gunnar et s’empare de Brunehilde. Or, découvrant cette trahison, Brunehilde poussa Gunnar à tuer Sigurd ; mais, comme dans le cas de Baldr, lui et ses frères avaient juré de ne pas porter la main sur le héros. Tous demandent