en conséquence à Guttorm de faire ce qui leur était, à eux, interdit ; et c’est ainsi que Sigurd est tué pendant son sommeil. Sa mort réveille tout l’amour de Brunehilde, qui expire, le cœur brisé, sur son bûcher funèbre.
Sigurd ressemble à maint autre héros ; plusieurs traits caractéristiques de ce personnage, même presque tous, le rendent analogue à Persée, Achille, Thésée, Phoibos, Phaéton et Odyssès (appelé à tort, en français, d’après le latin exclusivement : Ulysse).
L’épée Gram enfoncée dans le chêne correspond, elle, à l’épée et aux sandales que cache Égée, lequel les place sous une grosse pierre ; Thésée en devient le possesseur lorsqu’il a la force de soulever la pierre ; songez aussi aux armes qu’Héraclès laisse près d’Échidna[1]. N’est-ce pas enfin la même chose que la lance invincible de Phoibos, sans parler des rapports qu’elle présente avec l’armure forgée par Héphaistos pour Achille : toutes armes merveilleuses ? Quelqu’un donne cette épée Gram à Sigurd ; sa mère Hjordis, tout comme Thétis, apporte à son fils Achille l’armure forgée par Héphaistos. Je revois aussi dans le meurtre de Fafnir le même incident que l’extermination de Python, Vritra et du Sphinx, puis du Minotaure et de la Chimère. Comparez la sagesse de Sigurd à celle d’Iam et de Mélampe, qui tous deux également la reçoivent de serpents[2]. Pourquoi ? Parce que le mot « dragon » voulait simplement dire un être qui voit au loin ou doué d’une vue perçante. Cent questions nous