yeux mortels. Autre ressemblance avec la légende grecque :
comme Déméter est la terre, pleine des trésors minéraux
et des semences fruitières, l’idée de santé s’attacha
à son nom ; et la perte de Perséphone fut la disparition de
ces richesses. Ainsi dans les contes norses, les Niflungs
(ou les enfants de la brume) cachent les trésors de la
terre jusqu’au moment où il leur faut les céder et se
soumettre, comme le fait Hadès sur l’ordre de Hermès. Si
maintenant nous revenons à ces lieux, Enna et Éleusis,
il y a certes une Enna en Sicile et une Éleusis en Attique ;
mais l’Enna et l’Éleusis de la légende sont des
noms de même sorte que Délos, Lycie et Ortygie, la
terre de lumière où naquit Phoibos Apollon. Le mot
Éleusis signifie une venue ou une approche ; il s’appliqua
naturellement et au retour du printemps et au lieu
où l’on pouvait supposer que la mère avait rencontré son enfant.
Cérès. — Voyez dans Cérès un nom qu’on appliquait à la terre, en tant que productrice des fruits : d’où la déesse s’identifiait par cela même à la Déméter grecque. Quelques-uns ont regardé ce mot comme signifiant « celle qui fait » ; d’autres y trouvent seulement une forme du grec Kora ou Korè (la vierge), appellation de Perséphone. Somme toute, il est probablement dérivé de la racine qui donne au sanscrit sarad, automne (v. Sri ou srî, faire cuire, faire mûrir).