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NOTES SUR LE THÉÂTRE



Au cours de la façon d’interrègne pour l’Art, ce souverain, où s’attarde notre époque tandis que veut le génie discerner mais quoi ? sinon l’afflux envahisseur et inexpliqué des forces théâtrales exactes, mimique, jonglerie, danse et la pure acrobatie ; il ne se passe pas moins que des gens adviennent, vivent ou séjournent en la ville, phénomène qui ne couvre, apparemment, qu’une intention d’aller quelquefois au spectacle.

La scène est le foyer évident des plaisirs pris en commun, aussi et tout bien réfléchi, la majestueuse ouverture sur le mystère dont on est au monde pour envisager la grandeur, cela même que le citoyen, qui en aurait idée, se trouve en droit de réclamer à un État, comme compensation de l’avilissement social.

Se figure-t-on l’entité gouvernante autrement que gênée (eux, les royaux pantins du passé, à leur insu répondaient par le muet boniment de ce qui crevait de rire en leur personnage enrubanné ; mais de simples généraux maintenant) devant la prétention de ce malappris, à la pompe, au resplendissement, à une solemnisation auguste du dieu qu’il sait être ! Après un coup d’œil, regagne le chemin qui t’amena dans