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NOTES SUR LE THÉÂTRE



L’intention, quand on y pense, gisant aux sommaires plis de la tragédie française[1] ne fut pas l’antiquité ranimée dans sa cendre blanche, mais de produire en un milieu nul ou à peu prè les grandes poses humaines et comme notre plastique morale.

Statuaire égale à l’interne opération par exemple d’un Descartes ; et si le tréteau significatif d’alors avec l’unité de personnage, n’en profita, joignant les planches et la philosophie, il faut accuser le goût notoirement érudit d’une époque retenue d’inventer malgré sa nature prête, dissertatrice et neutre, à vivifier le type abstrait. Une page à ces grécisants, ou même latine, servait, dans le décalque. La figure d’élan idéal ne se dépouilla pas de l’obsession scolaire davantage que des modes du siècle.

Seul l’instinctif jet survit, qui a dressé une belle musculature de fantômes.

Si je précise le dessin contraire ou pareil de cet homme de vue si simple M. Zola acceptant la modernité pour l’ère définitive au dessus de quoi s’envola, dans l’héroïque encore, le camaieu Louis XIV, il projette d’y établir comme en quelque terrain, général et

  1. Rouvert mon Racine, ces derniers temps.