Page:Mallarmé - Notes sur le théâtre.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rêverie comme l’endroit ; en vain ! sans la musique telle que nous la savons égale des silences et le jet d’eau de la voix, ces revendicatrices d’une idéale fonction, la Zucchi, la Cornalba, la Laus avaient de la jambe écartant le banal conflit, neuves, enthousiastes, désigné avec un pied suprême au delà des vénalités de l’atmosphère, plus haut même que le plafond de Clairin, quelque astre.

Très instructive exploitation, adieu.

À défaut du ballet y expirant dans une fatigue de luxe voici que ce local très singulier deux ans déjà par des vêpres dominicales de la symphonie purifié bientôt intronise, non pas le cher mélodrame français agrandi jusqu’à l’accord du vers et du tumulte instrumental ou leur lutte, prétention aux danses parallèle chez le poëte ; mais un art, le plus compréhensif de ce temps, tel que par l’omnipotence d’un total génie encore archaïque il échut et pour toujours aux commencements d’une race rivale de nous : avec Lohengrin de Richard Wagner.

Ô plaisir et d’entendre là dans un recueillement trouvé à la source de tout sens poétique ce qui est jusque maintenant la vérité ; puis de pouvoir à propos d’une expression même étrangère à nos propres espoirs, émettre, cependant et sans malentendu, des paroles.

Stéphane Mallarmé