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aux planchers la danseuse ; puis quand viendra, dans le rappel du même site ou le foyer, l’heure poignante et adorée du rapatriement, après intercalation d’une fête à quoi tout va tourner sous l’orage, et que les déchirés, pardonnante et fugitif, s’uniront : ce sera… Conçoit-on l’hymne de danse final et triomphal où diminue jusqu’à la source de leur joie ivre l’espace mis entre les fiancés par la nécessité du voyage ! Ce sera… comme si la chose se passait, Madame ou Monsieur, chez l’un de vous avec quelque baiser très indifférent en Art, toute la Danse n’étant de cet acte que la mystérieuse interprétation sacrée. Seulement, songer ainsi, c’est à se faire rappeler par un trait de flûte le ridicule de son état visionnaire quant au contemporain banal qu’il faut, après tout, représenter, par condescendance pour le fauteuil d’Opéra.

À l’exception d’un rapport perçu avec netteté entre l’allure habituelle du vol et maints effets chorégraphiques, puis le transport au Ballet, non sans tricherie, de la Fable, demeure quelque histoire d’amour : il faut que virtuose sans pair à l’intermède du Divertissement (rien n’y est que morceaux et placage) l’émerveillante Mademoiselle Mauri résume le sujet par sa divination mêlée d’animalité trouble et pure à tous