Page:Mallarmé - Pages.djvu/142

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physionomie, sans ce déplaisir d’un visage exact penché, hors la rampe, sur ma source ou âme. Les traits réduits à des mots, un maintien le cédant à quelque identique disposition de phrase, tout ce pur résultat atteint pour ma noble délectation, s’effarouche de la réalité d’une interprète, qu’il sied d’aller voir en tant que public, à l’Odéon, si l’on n’aime rouvrir, comme moi, chaque hiver, un des plus exquis et poignants ouvrages de MM. de Goncourt, Renée Mauperin, car vous devinez, quoique traîne et recule au plus loin de la cadence ordinaire une conclusion relative à l’un des princes des lettres contemporaines, tout cet artifice dilatoire de respect vise la si intéressante, habile et quasi originale adaptation qu’a faite du chef-d’œuvre, une tolérance amicale l’y invitant, M. Céard. Au manque de goût aisé de chuchoter des vérités que mieux trompette l’œuvre éclatant du romancier, cette atténuation : je réclame, pas selon une vue théâtrale à moi, pour l’intégrité du génie littéraire, à cause simplement du milieu peut-être plus grossier encore, s’il le restitue, même scéniquement, à l’existence, après l’en avoir tiré par le fait des procédés délicieux, fuyants, de l’analyse.