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Le roman, je ne sais le considérer au pouvoir des maîtres ayant apporté à sa forme un changement si beau (quand il s’agissait naguère d’en fixer l’esthétique), sans admirer qu’à lui seul il débarrasse l’art, d’abord sur la scène, de l’instrusion du moderne personnage, désastreux et nul comme se gardant d’agir plus que de tout.

Quoi ! le parfait écrit récuse jusqu’à la moindre allusion à une aventure, pour se complaire dans son évocation chaste, sur le tain de souvenus, comme l’est cette extraordinaire Chérie, d’une figure, à la fois éternel fantôme et la vie ! c’est qu’il ne se passe rien d’immédiat et d’en dehors dans un présent qui joue à l’effacé pour couvrir de plus hybrides dessous. Si notre extérieure agitation choque, en l’écran de feuillets imprimés, à plus forte raison sur les planches, matérialité dressée dans une obstruction gratuite. Oui, le Livre ou cette monographie qu’il devient d’un type (superposition des pages comme un coffret, défendant contre le brutal espace une délicatesse reployée infinie et intime de l’être en soi-même) suffit avec maints procédés si neufs analogues en raréfaction à ce qu’a de subtil la vie. Par une mentale opération et point d’autre, lecteur je m’adonne à abstraire telle