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ÉLÉVATION DU POUVOIR FRANÇAIS DANS L’INDE

pour ces iniportants travaux. Nous trouvons dans le Mémoire pour Dupleix le passage suivant d’une lettre de la Compagnie en date du 21 novembre 1743, relative aux cargaisons des deux navires : « La Compagnie, suivant que vous le verrez par cette lettre, a été très-satisfaite du zèle que vous et les Conseils de Pondichéry et de Chandernagor lui avez témoigné pour ses intérêts en procurant des cargaisons aux deux vaisseaux de l’escadre, le Fleury et le Brillant, envoyés de l’Isle-de-France. Comme c’est par vos soins que ces opérations se sont faites, c’est aussi sur vous que l’honneur en rejaillit principalement. »

Quant aux fortiiications, une autre lettre du 30 novembre 1746 renferme ce qui suit : « La promptitude avec laquelle la ville de Pondichéry a été fermée du côté de la mer, nous a fait un vrai plaisir, nous vous en avons bien de l’obligation »… Et plus loin : « Nous n’avons pas vu avec moins de satisfaction tous les mouvements que vous vous êtes donnés, tant pour vous mettre en état, malgré votre détresse, de procurer des cargaisons aux vaisseaux qui vous avaient été annoncés, que pour seconder M. de La Bourdonnais dans les opérations qu’il méditait[1]. »

Mais avant la réception de cette seconde lettre, la guerre, depuis si longtemps menaçante, s’était enfin allumée. La mort de l’empereur Charles VI sans descendance masculine donna à la France, à la Prusse et à la Bavière la tentation de combiner leurs forces pour dépouiller son héroïque fille de ses États héréditaires. Le roi d’Angleterre, Georges II, se trouva bientôt impliqué dans cette guerre, comme électeur de Hanovre. Sans aucune déclaration préalable de l’Angleterre, il avait, en 1743, transporté une armée combinée d’Anglais, de Hanovriens et de Hessois, dans la vallée du Mein pour opérer de concert avec les Autrichiens. Le 27 juin de la même année, il allait se trouver contraint de se rendre au duc de Noailles, lorsque la folle impétuosité du duc de Grammont le sauva de ce désastre, et mieux encore lui donna l’occasion de remporter une grande victoire avant même que les deux nations fussent officiellement en guerre. Mais c’en était trop pour la longanimité de la

  1. Mémoire pour Dupleix.