Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le rôle, conçu à son intention, d’une marchande de chansons[1].

Comédie encore chez Mlle Contat, devenue ouvertement Mme de Parny, et logée au château d’Ivry. Pour habituer sa fille à la scène, Mme de Parny fait jouer chez elle Tartufe ; Charles de Longchamps remplit le rôle de Tartufe ; Alissan de Chazet, réputé pour sa maniêre de lire la comédie, celui de Cléante ; Mme de Parny fait Mme Pernelle, Mlle Mars, Elmire, et Fleury, Orgon ; ainsi entourées, Amalric et Émilie Contat se tireront bien des rôles de Dorine et de Flipote. Un grand dîner précède la représentation, qui offre pour grosse attraction le début de Mlle Mars dans l’emploi où elle va triompher au Théâtre-Français : date notable dans les fastes de la scène ; Sophie Gay se trouve là, comme elle se trouvera jusqu’à son dernier jour à toutes les manifestations un peu marquantes de la vie parisienne[2].

Elle assiste aux fêtes du mariage de l’empereur. Le 1er  juillet 1810, elle conduit sa fille Aglaé, qui a dix-sept ans maintenant, au bal de l’ambassade d’Autriche. Elle est près de l’empereur lorsque le feu prend. Elle juge aussitôt qu’une salle de bois risque de flamber subitement. Elle crie : « Ma fille ! ma fille ! » Le danseur de la jeune fille la sauve du feu et de la foule. Un colonel aide la mère à gagner une porte du jardin par un escalier qui s’écroule sous leurs pieds. « Les hommes de ma société, écrit-elle à Mme de Grécourt, se sont tous distingués dans cet incendie par des traits héroïques. Il n’est

  1. Gazette de France, 1er  avril 1843.
  2. S. Gay : Salons célèbres, p. 49.