Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/159

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Légion d’honneur, chevalier de l’ordre de Saint-Michel, etc. Rue Bonaparte, presque en face l’église Saint-Germain-des-Prés, il a fait bâtir une maison, où il demeure. Il possède encore à Auteuil une magnifique habitation entourée d’un fort beau parc. L’hiver, il ouvre tous les mercredis son appartement de la rue Bonaparte. Il reçoit dans quatre pièces qui tournent autour d’un pilier central flanqué de quatre portes. On entre par une petite antichambre, on salue la maîtresse de la maison, puis, à sa guise, on s’attarde dans celui des quatre salons où des sympathies vous retiennent. Un ameublement simple, de bon goût, accompagne de beaux portraits peints par Gérard, celui de David par lui-même et donné à son élève, des œuvres de Gudin, Horace Vernet, Schnetz, Géricault. Mme Gérard joue au whist. Mlle Godefroy, personne d’âge, d’esprit et de talent, est presque de la famille ; elle sert le thé, aidée par un vieux valet de chambre. Gérard cause, et sa parole enchante ; il a prodigieusement lu ; il peut soutenir une conversation sérieuse, ou briller par d’amusantes saillies ; son regard profond et sagace illumine ses traits fins et délicats, bref, un vrai charmeur lorsqu’il veut plaire.

Chez lui, Andrieux ou Népomucène Lemercier lisent la pièce qu’ils vont faire représenter au Théâtre-Français, Rossini accompagne au piano Balbini, ou Mme Pasta, ou Tamburini. On entend Garat, Crescentini, la belle Grassini, Lablache, Rubini, Mme Malibran, Judith, Julia Grisi. La musique cesse : on cause. Parmi les causeurs, Sophie Gay retrouve le bon vieux Ducis, le savant Cuvier, l’élégant