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de la dernière histoire scandaleuse, on ponctue d’éclats de rire les parties de bouillotte et de whist ; ces femmes adorent jouer ; la princesse de Chimay tient tout ce qu’on lui propose. À deux heures du matin, on mange sur le pouce « quelque viande froide, quelque salade complexe, prêt à attendre l’aube plutôt que de se séparer d’une compagnie si charmante[1] ».

À côté de cette vie mondaine, Sophie Gay dirige soigneusement l’éducation de ses enfants, et, de plus en plus, pratique le métier d’auteur. Après la Sérénade au théâtre Feydeau, elle fait représenter à la Comédie-Française, le 18 décembre 1819, un acte en prose, le Marquis de Pomenars, marivau dage léger, imbu de l’esprit et de la forme du xviiie siècle. Elle conduit adroitement son intrigue, si elle ne trace pas de caractères. En somme, une mousse agréable, pétillante, sans trop de saveur, et sans prétentions. Le public et la presse l’accueillent bien. « Ce petit acte est rempli d’esprit, dit la Quotidienne, de délicatesse, et de bon goût ; qualités d’autant plus précieuses qu’elles deviennent de jour en jour plus rares. L’auteur a été demandé au

  1. Coulmann : Réminiscences, I, 277-327 ; III, 21. — Sainte-Beuve : Lundis, IX, 144. — L. Séché : Delphine Gay, p. 149. — Lettre de Sophie Gay à Mme Récamier, arch. Détroyat. — E. Dupuy : Alfred de Vigny, Paris, 1910, deux volumes in-18, l, 170. — Mme de Solms : Madame de Girardin, p. 7. — D’Heilly : Madame Émile de Girardin, sa vie et ses œuvres, Paris, 1868, in-12, p. 16. — D. Stern : Souvenirs, p.307. — Mme Ancelot : Salons de Paris, p. 20. — Mémoires d’une femme de qualité depuis la mort de Louis XVIII jusqu’à la fin de 1870, Paris, 1829-1830, six volumes in-8°, IV, 199. — Michel Salomon : le Salon de l’Arsenal, p.855. — S. Gay : Un Mariage sous l’Empire, I, 80. — P.-L. Courier : Œuvres, précédées d’un essai par Armand Carrel, Paris, 1876, in-12.