Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/199

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générale demande aussitôt : « Mme Gay a-t-elle un dossier ? Dans l’affirmative, me le remettre. » Une deuxième note, adressée à Duplay, sous-chef du bureau politique, pose encore une question : « De quels ouvrages Mme Gay est-elle auteur ? »

Le 2 juillet suivant, le préfet de Police apprend au ministre de l’Intérieur que Mme Gay, femme d’un ancien receveur général, femme d’esprit, fort intrigante, liée avec tout ce que le parti libéral compte de plus hostile, a quitté Paris pour aller à Bagnères en passant par plusieurs villes du Midi qui ne sont pas sur la route de Paris à Bordeaux, et qu’elle est l’auteur de :

« Léonie (c’est Léonie de Montbreuse) ;

» Rodolphe ou Astolphe, histoire d’un muet (c’est Anatole) ;

» On lui attribue une histoire dont il n’est paru qu’un volume intitulé, je crois, histoire d’un valet de chambre révolutionnaire (c’est le premier volume de : les Malheurs d’un amant heureux) ;

» Plusieurs pièces au Français dont la dernière est tombée, etc.

» Plusieurs petits théâtres, et beaucoup d’articles de journaux, etc. »

Bref, de quoi faire frémir un bibliographe ! Ces premiers renseignements ne tardent pas à se compléter. Le 5 juillet, le préfet de Police continue à éclairer, si l’on peut dire, le ministre de l’Intérieur : « Monseigneur, j’ai l’honneur d’ajouter aux renseignements que j’ai transmis à Votre Excellence, le 2 de ce mois, relativement à Mme Gay, que la fille de cette dame est mariée à Perpignan avec le général