Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/262

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« Tu ne saurais m’oublier », porte le titre d’une romance dont elle écrit les paroles, et que Pau line Duchambge met en musique. On pourrait citer d’autres exemples.

Qu’advient-il de Vigny ? Le 8 août 1824, dans une lettre adressée de Paris à Édouard Delprat, il y glisse cette allusion : « J’ai trouvé ici [à Paris] beaucoup d’affaires et de devoirs, peu de plaisirs, et enfin une peine profonde dernièrement ». Le 27 août 1824, il écrit de Pau à sa cousine, la comtesse de Clérambault : « Je ne suis pas heureux, mais je n’éprouve pas de chagrin. Il est vrai que ce serait trop aussi, j’en ai un qui me suflit ». Un an plus tard, il épouse une Anglaise que sa mère sup posait fort riche et qui possédait des îles en Polynésie. Malheureusement, les îles en Polynésie n’offrent guère plus de consistance que les châteaux en Espagne. Mme de Vigny et son fils s’en aperçoivent une fois le mariage célébré.

En 1826, Vigny quitte ses garnisons provinciales, et revient à Paris avec sa femme. Le cercle des amis de Nodier ne s’explique pas son choix. Là aussi, songeant à son union manquée avec Delphine, on dit : « C’est dommage ». Lorsqu’on apprend que l’Anglaise ne lui apporta qu’un simulacre de fortune dont, à la mort de son père, il ne reste presque rien, on ne s’interdit pas quelques piquantes rail leries.

Voilà, à coup sûr, la raison déterminante du voyage en Italie. Sophie Gay veut éviter à sa fille la rencontre dans les milieux amis de Vigny marié. Le Cinq-Mars du poète vient de le porter au premier