Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/263

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rang dans le monde des lettres. Pourquoi le chapitre intitulé « la Toilette » porte-t-il en épigraphe le vers de Delphine :

Qu’il est doux d’être belle alors qu’on est aimée ?

Avant de quitter Paris, et répondant sans doute à l’envoi du volume, Sophie Gay lui adresse ce bil let : « La mère et la Muse espèrent que M. le comte de Vigny ne les laissera point partir sans venir recevoir leurs adieux et tous les compliments qu’elles lui doivent pour le succès de Cinq-Mars qui augmente chaque jour. C’est tout comme les bons sentiments qu’inspire l’auteur[1]. »

Ce voyage en Italie a, pour la jeune Muse, l’allure d’une marche triomphale.

Les voyageuses se mettent en route à la fin du mois d’août. Elles s’arrêtent à Lyon. Delphine s’ac coude au balcon de son hôtel, « belle, imposante comme la Rachel de la Bible, couverte de cheveux blonds retombant sur toutes ses roses ». La foule émerveillée passe et repasse devant elle. Valmore assiste à la scène. Il court chercher sa femme, vite, vite, pour lui faire voir ce que, dit-il, elle ne verra

  1. Paul Lafond : Alfred de Vigny en Béarn, dans Bull. Soc. des sciences, lettres et arts de Pau, deuxième série, t. XXIII, p. 1. — Delphine Gay : Œuvres, I, 188, 211, 234, 237, et Tu ne saurais m’oublier, romance, musique de Pauline Duchambge, Paris, Pleyel, 1826. — E. Dupuy : la Jeunesse des romantiques, Paris, 1905, in-18, p. 163, et Alfred de Vigny, I, 33, 190, 335. - L. Séché : Alfred de Vigny, Paris, 1913, deux volumes in-18, II, 26, 218. — Sainte-Beuve : Nouveaux lundis, VI, 416.— Maurice Allem : Alfred de Vigny, Paris, sans date, in-8°, p. 36 et suiv. — Alfred de Vigny : Lettres inédites à Édouard Delprat et au capitaine de La Coudrée (1824-1853), Bordeaux, 1913, in-8°, p. 25.