Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/269

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vu du grand-duc de Toscane, qui lui offre un buste de Machiavel probablement sans ironie, Lamartine est, le 19 octobre, nommé chargé d’affaires après le départ de M. de La Maisonfort. La belle et blonde duchesse de Guiche remportait des succès dans la société" italienne : « Encore une victoire ! » s’écrie joyeusement Delphine, bonne Française. Pendant ce temps, le courrier pour France est chargé d’une lettre à l’adresse du marquis de La Grange ; Lamartine y a tracé ces lignes, qui sont la prose dont les pages du Cours familier sont la poésie : « Nous jouissons dans cet instant de votre amie Mlle Delphine Gay. Elle paraît une bonne personne, et ses vers sont ce que j’aime le moins d’elle. Cependant, c’est un joli talent féminin, mais le féminin est terrible en poésie. » Plus tard, il changera de gamme. Mais rapprochons cette réflexion de cette autre : « Elle riait trop » ; n’y découvre-t-on pas une corrélation avec le fâcheux jugement que le poète porta sur La Fontaine[1] ?

Le 24 octobre, la Muse et sa mère repartent pour Rome. Elles pensaient travailler : comment le pour raient-elles ? Au premier rayon de soleil, on court visiter les ruines « où on est étourdi par le babil d’une colonie d’Anglais », ou bien on assiste à d’imposantes cérémonies religieuses, ou bien on

  1. Comtesse Potocka : Voyage d’Italie (1826-1827), publié par Casimir Stryenski, Paris, 1899, in-18, p. 59. — Maritain : Lamartine et madame de Girardin, dans Annales de l’Académie de Mâcon, 1903, p. 245. — Mme de Girardin : Œuvres, I, 271. — Lettre de Sophie Gay à Lamartine, 16 septembre 1826, dans Lettres à Lamartine, p. 50. — Lettre de Lamartine au marquis de La Grange, dans Maritain, Lamartine et madame de Girardin. — Stendhal : Correspondance, III, 438. — Arch. Affaires étrangères, Rome, 961, f. 279 ; Florence, 166, f. 164, 166.