Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/275

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complir, et Delphine, non sans malice, remarque les deux filles du comte de Celles, ambassadeur des Pays-Bas, toutes joyeuses et toutes fières d’avoir obtenu cet honneur.

Entre temps, Sophie Gay ne perd pas le contact avec Paris. Par le canal de Rességuier, elle apprend à Alfred de Vigny que son Cinq-Mars a autant de succès à Rome qu’à Paris. Elle espère bien que dans le petit groupe formé par Jules de Rességuier, Alfred de Vigny, Alexandre Soumet, Alexandre Guiraud, Émile Deschamps, Pauline Duchambge dont les romances font fureur chez la duchesse de Saint-Leu, on ne les oublie pas, et que l’on parle d’elles de temps en temps. Elle demande à Rességuier un service précis : elle lui expédie deux des récentes poésies de Delphine, et le prie de les examiner et de les envoyer au concours des Jeux floraux, s’il les en croit dignes. Elle a soin de lui faire observer qu’après avoir trouvé tant d’encouragements à l’Académie française, Delphine ne voudrait pas d’un échec à l’Académie de Toulouse, et elle charge le « cher troubadour » de la petite intrigue, « car où n’en faut-il pas » ?

En attendant, l’Académie du Tibre lui ouvre ses rangs ; le 16 avril 1827, comme le désirait la comtesse Potocka, Delphine monte au Capitole. Elle est reçue membre de cette compagnie romaine[1].

  1. Dépêches du duc de Laval au baron de Damas, 8 décembre 1826, arch. Affaires étrangères, Rome, 961, f. 280, 300, et 962, f. 92 v° ; Florence, 166, f. 132, 167 v°, 181, 229. — D’Heilly : Madame de Girar din, p. 27. — Solms : Madame de Girardin, p. 18. — Lettre de Sten dhal à Mº° C…, hiver 1826, Correspondance, Il I, 428. — Lettre de Sophie Gay à Lamartine, 4 janvier 1826, dans Maritain, Lamartine et