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diamant historique « gros comme un petit pavé de juillet ». À Paris, Delphine le reconnaîtra un soir, sur la fille de la princesse.

Vers la fin de janvier, nos voyageuses poussent jusqu’à Naples, où Delphine écrit son poème : le Dernier Jour de Pompéi, dont onze pages de notes attestent la sérieuse documentation.

On l’a trop souvent comparée à Corinne, et sa mère tient M" de Staël en trop haute admiration, pour que l’on s’étonne de leur voir accomplir le pèlerinage au cap Misène. Elles sont de retour à Rome pour les fêtes du carnaval. Cette année-là, le grand carnaval masqué commence le 17 février, « par un mauvais temps, au grand déplaisir du peuple romain dont la grande affaire n’est pas la politique ». Le 2 mars, Antony Deschamps écrit à Alfred de Vigny : « Nous sortons des fêtes du car naval, des confetti, des moccoletti. Mme Gay et Delphine sont toujours ici : elles vont partout, comme à Paris, passent les nuits au bal, et ne connaissent pas Rome. J’ai entendu des vers de Delphine sur la Mer Morte qui sont très beaux. » Et c’est pour l’avoir rencontrée à Rome à cette époque qu’Antony Deschamps lui dédie son poème du Vendredi saint.

Elle assiste aux cérémonies de la semaine sainte. Le jeudi, dans une des salles du Vatican, elle revoit la princesse Doria, non plus en robe de velours et en diamants, mais en robe de laine et en tablier de toile, lavant, dans un baquet véritable, les pieds des pèlerines : acte d’humilité fort recherché, car il faut être grande dame pour avoir le droit de l’ac-