Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/279

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sont signalées comme ayant fait quelque séjour à Constance, figure Mme Gay, qui est depuis longtemps chez Mme de Saint-Leu ». Il est probable que Mme Gay n’en serait pas autrement troublée, même si elle le savait. Delphine en tout cas, n’a pas caché son libéralisme, et ne dissimule pas davantage ses sentiments à l’égard de la reine IIortense. L’année suivante, elle compose pour la reine une romance, la Pèlerine, qu’Amédée de Beauplan met en musique. En voici le texte, qui ne figure pas aux Œuvres complètes. Il est daté de Wolfsberg, 1828, seule trace d’un voyage que la Muse et sa mère auraient accompli cette année-là dans ces parages si cette date est exacte :

Soldats gardiens du sol français,
Vous qui veillez sur la colline,
De vos remparts livrez l’accès,
Laissez passer la pèlerine.

Les accents de sa douce voix,
Que nos échos ont retenue,
Et ce luth qui chanta Dunois
Vous annonceront sa venue.
Soldats gardiens…

Sans peine on la reconnaîtra
À sa pieuse rêverie,
Aux larmes qu’elle répandra
Aux noms de France et de patrie.
Soldats gardiens…

Son front couvert d’un voile blanc
N’a rien gardé de la couronne ;
On ne devine son haut rang
Qu’aux nobles présents qu’elle donne.
Soldats gardiens…