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la duchesse de Guiche. Enfin elle nous apprend qu’on voulut la marier à un grand seigneur italien : elle refusa de payer de l’exil un sort brillant, d’autant plus que :

     Un cœur qu’a fait battre la gloire
     Reste sourd à la vanité.

Et elle trouve cette amusante image : si tendrement que soit dit : « Je vous aime », un accent étranger gâterait tout. Non : son bonheur est en France ; il lui faut pour chanter le ciel de la patrie. Si par infortune elle mourait à l’étranger, elle désire être ramenée dans l’humble vallon de l’Orge, et avoir un tombeau sous les peupliers de la sombre allée, près de la Maison Rouge. On saisit ici une fois de plus la profonde empreinte laissée sur son esprit par ce paysage de l’Ile-de-France où l’inspiration la visita pour la première fois. Et sous une forme plus grandiloquente, elle rencontre l’idée que Joachim Du Bellay traduisit en vers immortels, à son retour d’Italie[1].

  1. 29 juin 1855-29 juin 1856, p. 14. — Baron de Meneval : Lettres de la reine Hortense et du prince Louis-Napoléon, dans Revue d’histoire diplomatique, 1923, nos 1-3. — Maritain : Lamartine et madame de Girardin, p. 243. — Stéphane Pol : la Jeunesse de Napoléon III, passim. — Mémoires de madame la duchesse de Saint-Leu, suivis des romances, album, p. 76. — Sophie Gay : le Moqueur amoureux, Paris, 1830, deux volumes in-8o, p. 249. — Bocher : Mémoires (1816-1907) précédés des souvenirs de famille, Paris, sans date, deux volumes in-8o, I, 149. — Coulmann : Réminiscences, II, 22. — La Reine Hortense en Italie et en Angleterre pendant l’année 1831, p. 267. — Gailly de Tanrines : la Reine Hortense en exil, p. 289. — Mme de Girardin : Œuvres, I, 271, et Lettres parisiennes, IV, 90.