Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/304

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nement. Par chance, nous en possédons un compte rendu rédigé par Adolphe Thiers dans le National qu’il vient de fonder avec un groupe d’amis. Les articles ne sont pas signés, mais, sur son exemplaire personnel, Thiers a pris soin de noter de sa main les noms des auteurs. Ainsi savons-nous que celui-ci sort de sa plume.

« On était curieux de savoir quelles révolutions s’étaient opérées dans l’esprit de M. de Lamartine à la vue de toutes ces choses… Une foule immense s’était pressée de bonne heure aux portes de l’Institut, et manifestait la curiosité la plus honorable pour le récipiendaire. Depuis la réception de MM. de Montmorency et Royer-Collard, on n’avait pas vu une foule aussi considérable au Collège des Quatre-Nations. Déjà la salle était pleine, qu’on avait deux ou trois fois entendu des cris aigus aux deux portes qui sont placées à côté du bureau, et que par ces portes avaient eu lieu deux ou trois irruptions de femmes élégamment parées, qui, pénétrant à travers les baïonnettes, étaient venues s’asseoir au milieu des bancs des académiciens, ou se placer debout autour des fauteuils du président et du secrétaire. L’empressement de nos dames pour les scènes académiques est extrême, et on ne saurait leur en vouloir. Malheureusement, elles n’apportent pas toujours un goût bien littéraire au milieu de ces scènes. Après avoir regardé leurs parures, et s’être levées sur les pieds pour apercevoir les personnages qui attirent l’attention, elles se meurent d’aise à toute pensée fausse et brillante, à toute antithèse bien conditionnée… On a attendu